Toulouse, capital de la historiografía sobre el franquismo

Toulouse, capital del exilio republicano español, se convierte desde hoy en el centro de los estudios sobre la dictadura franquista. A lo largo de tres días, más de treinta historiadores de tres generaciones intervendrán en las diferentes sesiones que conforman la programación de “Anatomía del franquismo”. Como destaca su impulsor, el profesor François Godicheau, el primer objetivo es difundir “el conocimiento acumulado por la historiografía española” entre sus colegas franceses, convencido que ello revertirá en una “mejor comprensión sobre el siglo XX europeo” y que actualizará un hispanismo necesitado de renovación para recuperar así el gran relato.

Pero, además, la convocatoria pretende incidir en el debate público francés que, de momento, ha respondido agotando las 250 plazas disponibles. A pesar de este éxito inicial, fuera de los descendientes del exilio más organizado, las investigaciones más recientes realizadas en España no han cruzado los Pirineos y, en cambio, ha ido consolidándose una visión complaciente de la dictadura, rebajada a un régimen paternalista, desarrollista y ligeramente autoritario. Esta descripción sesgada no es inocente y, según el propio Godicheau, viene siendo promovida desde hace años por una derecha radical francesa cuya agenda política e ideológica encuentra en ese franquismo descafeinado una manera de eludir el coste político de reivindicar el propio pasado fascista, de reintroducir la dimensión confesional en el análisis histórico y de moverse en el ámbito de las zonas grises institucionales.

Ya con los preparativos en marcha, recientemente el hispanismo francés se pronunció de forma unánime contra un nuevo episodio de revisionismo de la dictadura española, a raíz de la cobertura acrítica por parte de Le Figaro de la traducción al francés de uno de los libros del publicista neofranquista Pío Moa. Como se recogía en el manifiesto colectivo, el histórico diario se sumaba así a “una peligrosa corriente presente en varios países europeos, en los que medios conservadores de reconocida trayectoria y prestigio están acogiendo las mentiras del revisionismo histórico liderado por las fuerzas políticas de extrema derecha”.

Además de los tres días de conferencias y mesas redondas, coorganizadas por la Secretaría de Estado española de Memoria Democrática, el Consejo Departamental de la Alta Garona y la Univeridad Jean Jaurès y con el apoyo de los gobiernos autonómicos navarro y catalán, el esfuerzo divulgador tendrá continuidad en una doble exposición cronológica sobre el franquismo. El próximo 4 de abril se inagurará la primera parte que cubre desde los inicios hasta los años cincuenta, mientras la segunda se abrirá durante la primavera de 2025 para abarcar hasta la muerte del dictador. Esta doble exhibición se estrenará en el Museo de la Resistencia y la Deportación de Toulouse pero, posteriormente, está previsto que sea itinerante y ya se plantea una primera etapa internacional en París, Berlín y una capital española. De esta manera, la existente cooperación intelectual y científica entre especialistas de España y Francia se refuerza también con su versión institucional dentro del marco europeo.

Jaume Claret

 

Anatomie du franquisme: colloque et exposition

Le Musée départemental de la Résistance & de la Déportation et le laboratoire de recherche FRAMESPA de l’Université Toulouse-Jean-Jaurès se sont associés pour apporter un éclairage inédit sur la dictature franquiste à travers une exposition et un colloque, les 20, 21 et 22 mars 2024, au Conseil départemental.

La dictature franquiste a duré quarante ans, de 1936 à 1977. Alliée du fascisme italien et du nazisme allemand, elle a été l’une des plus longues dictatures européennes du XXe siècle. Les recherches approfondies menées en Espagne depuis trois décennies ont permis de comprendre le fonctionnement du régime franquiste, mais les conclusions étaient jusque là ignorées en dehors de la péninsule ibérique.

Le colloque Anatomie du franquisme 1936 -1977 est le premier acte d’un cycle mémoriel et scientifique. Il s’ensuivra, à partir du mois d’avril, une exposition sur le franquisme et une série de rencontres au Musée de la Résistance & de la Déportation.

«Le franquisme est très peu connu en France, précise François Godicheau, historien, ancien directeur du laboratoire FRAMESPA et coordinateur du projet. Aucun livre récent, par exemple, ne s’est penché sur cette dictature qui a duré quarante ans (1936-1977), ce qui en fait la plus longue d’Europe occidentale, excepté Salazar au Portugal.» L’enjeu est donccrucial. «Il s’agit de faire comprendre au public européen l’horreur du franquisme pour qu’il soit moins facile de s’en réclamer, note l’expert. En effet, le franquisme n’a jamais été l’objet d’une condamnation morale absolue comme cela a été le cas pour le nazisme et le fascisme. Cette ignorance est extrêmement dangereuse car elle fait du franquisme une sorte de ressource culturelle et politique pour l’extrême droite.»

Un travail colossal a alors été mené, qui s’est appuyé sur une équipe d’historiens experts de cette période, en partenariat avec le gouvernement espagnol. La première partie de l’exposition du 4 avril au 22 septembre 2024 traite des fondations de la dictature, et la deuxième – qui sera présentée en 2025 – explore les transformations de la société espagnole. «L’objectif est d’expliquer pourquoi cette dictature caméléon a pu durer quatre décennies tout en maintenant la répression, explique Claire Léger, régisseuse de l’exposition. 217 documents ou œuvres seront présentés ; prêtés entre autres par le Musée d’histoire de Barcelone, le Musée Reina Sofia à Madrid ou la Bibliothèque nationale d’Espagne.»

Programme du colloque

Jour 1 > mercredi 20 mars 2024 :

«La forge du franquisme (1936-1956).»

Lieu : Salle de l’assemblée (CD31)

  • 8h30-9h00 accueil des participants et du public
  • 9h-9h30 : ouverture par les représentant.es des institutions partenaires

Présentation du colloque et du cycle scientifique et culturel qu’il ouvre par François Godicheau, Professeur d’histoire contemporaine à l’UT2, laboratoire FRAMESPA

  • 9h30 : Conférence inaugurale par Carme Molinero Ruiz, Professeure à l’Université Autonome de Barcelone : «Le franquisme: un régime capable de survivre et de s’adapter» 
  • 10h30-13h : Première session: «Violence et contrôle social dans la construction de la dictature franquiste (1936-1956)»

Modération : Miguel Ángel del Arco Blanco, Professeur à l’Université de Grenade

Discussion :

  • Jorge Marco, Professeur à l’Université de Bath : «La guerre ne se termine pas avec la victoire : violence et contrôle social»
  • Antonio Míguez Macho, Professeur à l’Université de Saint-Jacques de Compostelle: «Hiérarchie, autonomie et responsabilité des perpétrateurs de la violence de masse: Espagne, 1936-1978.»
  • Gloria Román Ruiz, Professeure à l’Université de Grenade : «La faim dans l’après-guerre franquiste, instrument de contrôle social et source potentielle de résistance»
  • Alejandro Pérez Olivares, Professeur à l’Université de La Laguna (Tenerife) : «Le franquisme : un régime de contrôle ? Personnes, ressources et passés sous la loupe du pouvoir»

 

  • 14h00-17h00 : Seconde session : «Consensus et appuis sociaux du franquisme (1936-1956)»

Modération : Jordi Font Agulló, Directeur du Mémorial démocratique de Barcelone

Discussion :

  • Zira Box, Professeure à l’Université de Valence : «Légitimation symbolique du régime et culture de la victoire : mythes, symboles et rites franquistes»
  • Ana Cabana Iglesia, Professeure à l’Université de Saint-Jacques de Compostelle : «Les consensus et le débat sur leurs limites : un regard sur l’étude des attitudes sociales au cours du franquisme»
  • Nicolas Sesma Landrín, Professeur à l’Université Grenoble-Alpes: «Les ‘Sélectorats’ de la dictature franquiste»
  • Angela Cenarro Lagunas, Université de Saragosse : «Les politiques sociales du franquisme : discours et pratiques»

Jour 2 > Jeudi 21 mars 2024 :

«La consolidation de la dictature franquiste (1956-1969)»

Lieu : Salle de l’assemblée (CD31)

  • 8h30-9h00 : accueil des participants et du public
  • 9h00-12h30 : Session 3, «Transformations, adaptations et légitimations (1956-1969)»

Modération : Jaume Claret Miranda, Professeur à l’Universitat Oberta de Catalunya

Discussion :

  • Lorenzo Delgado Gómez-Escalonilla, Chercheur au Consejo Superior de Investigaciones Científicas : «Guerre froide et intégration du franquisme au sein du bloc occidental»
  • Elena Martínez Ruiz, Professeure à l’Université d’Alcalá de Henares : «Le ‘miracle économique’ pendant la dictature franquiste : mythes et réalités»
  • Saida Palou Rubio, Professeure à l’Université de Gérone : «Tourisme et culture de masse au cours du second franquisme» 
  • Javier Muñoz Soro, Professeur à l’Université Complutense de Madrid : «Les 25 ans de paix : une réconciliation a t-elle eu lieu sous le franquisme ?»

 

14h-17h : session 4, «Contrôle social, protestation et violence (1956-1969)»

Modération : Diego Gaspar Celaya, Professeur à l’Université de Saragosse

Discussion :

  • María Teresa Ortega, Professeure à l’Université de Grenade: «‘Paix, pain et travail’ : hommes et femmes dans les processus migratoires en Espagne»
  • Peter Anderson, Professeur à l’Université de Leeds : «Le contrôle social et les appuis sociaux dans les conseils de guerre et les tribunaux de tutelle des mineurs, 1939-1945 : deux faces de deux institutions du franquisme qui aident à expliques son implantation du haut en bas de la société espagnole»
  • Montserrat Duch Plana, Professeure à l’Université de Tarragone : «L’espace public national-catholique dans la dictature franquiste»
  • Javier Tébar Hurtado, Professeur à l’Université de Barcelone: «Le défi ouvrier à la dictature : protestation sociale et violence politique au cours du tardo-franquisme»

Jour 3 > vendredi 22 mars 2024 :

«Crise et agonie du régime franquiste (1969-1977)».

Lieu : Université Toulouse II-Jean Jaurès, Campus du Mirail, Maison de la Recherche (Amphi 417). Metro ligne A, arrêt Mirail Université

9h00-12h00 : session 5, « Une dictature qui meure en tuant (1969-1977)»

Modération : Bruno Vargas, Professeur à l’Institut Universitaire Champollion d’Albi, laboratoire FRAMESPA

Discussion :

  • Carlos Sanz Díaz, Professeur à l’Université Complutense de Madrid : «Le dictateur dans son labyrinthe. Insertion et isolement international du dernier franquisme»
  • Xavier Doménech Sampere, Professeur à l’Université Autonome de Barcelone: «Mouvements sociaux, luttes des classes et changements politiques»
  • Pedro Oliver Olmo, Professeur à l’Université de Castille-la-Manche : «Il est mort en tuant : la peine de mort dans le contexte répressif de la fin de la dictature de Franco»
  • Pau Casanellas Peñalver, Professeur à l’Université Autonome de Barcelone : «Une récolte (partiellement) stérile : instruments de contrôle et répression face à l’apogée de la contestation»

14h-17h30 : Conférences et table ronde

Conférence : Antonio Carzorla Sánchez, Professeur à la Trent University, Canada: «Franco, ou l’eau pour laver le sang et la faim»

Table ronde : «Franquisme et fascisme»

Modération : Mercedes Yusta Rodrigo, Professeure à l’Université Paris Saint-Denis

Discussion :

  • Martí Marín Corbera, Professeur à l’Université Autonome de Barcelone,
  • Javier Muñoz Soro, Professeur à l’Université Complutense de Madrid
  • Zira Box, Professeure à l’Université de Valence
  • Johann Chapoutot, Professeur à l’Université Paris Sorbonne
  • Christian Ingrao, Directeur de recherches au CNRS, CESPRA
  • Marie-Anne Matard-Bonucci, Professeure à l’Université Paris Saint-Denis

Conférence de clôture :

Xosé Manoel Nuñez Seixas, Professeur à l’Université de Saint-Jacques de Compostelle: «Franquisme, identité nationale et nationalisme(s) espagnol(s): Appropriation, redéfinition, et un lourd héritage»

Coordination scientifique : François Godicheau, Université Toulouse Jean-Jaurès-FRAMESPA

Comité scientifique du colloque : Carme Molinero Ruiz, Gutmaro Gómez Bravo, Mercedes Yusta Rodrigo, Jaume Claret Miranda, Miguel Angel del Arco Blanco, Jorge Marco, Diego Gasper Celaya

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1 COMENTARIO

  1. La 3ra jornada con Manoel Núñez Seixas sobre los orígenes de las ideologías, falangistas, nacional católicas y nacionalistas es un elemento esencial para comprender las diferencias entre los nacionalismos en Europa desde 1820 hasta 1990

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